Cause et type de contrat
Auteur / Autrice : | Judith Rochfeld |
Direction : | Jacques Ghestin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit privé |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La définition de la cause la plus souvent utilisée pour le contrôle de l'existence d'une cause de l'obligation de celui qui s'engage semble émerger comme celle ''identique par type de contrat''. Cette définition renvoie à une modélisation des contrats et à leur correspondance avec un type, cadre contractuel préexistant dans lequel, par choix ou par contrainte - contrats-types obligatoires, contrats d'adhésion ou contrats automatiques - les contractants coulent leur volonté. La cause correspond bien alors à celle identique par type de contrat. Mais cette définition recèle une contradiction. En effet, lorsque les parties utilisent la faculté que leur reconnaît l'article 1107 du code civil pour créer des structures contractuelles ne correspondant à aucun type connu, afin de servir une finalité atypique, la cause ne peut plus être entendue comme celle qui découle de la structure contractuelle. Elle doit être recherchée dans la définition individuelle qu'en donnent les parties. La dichotomie rigide des causes, objective-subjective, en fonction du contrôle exercé - de l'existence de la cause ou de sa liceité -, doit donc laisser place à une opposition de la cause typique et de la cause atypique, individuellement définie. En conséquence, le contrôle de l'existence de la cause se trouve diversifié. Dans le premier cas, la définition typique de la cause s'impose aux contractants ayant fait le seul choix d'un type de contrat. Elle devient contraignante et se prolonge par des sanctions - intégrant le lien de la cause et de la structure contractuelle utilisée. Dans le second cas, le juge vérifie que les contreparties attendues correspondent aux définitions qu'en ont donné les parties, ou à celles rendant intelligibles l'engagement de chacun.