La vie sauvage, enjeu du droit international contemporain : reflexions sur la C.T.E.S. (convention sur le commerce international des especes de faune et de flore sauvages menacees d'extinction)
Auteur / Autrice : | Marie-Laure Lambert |
Direction : | Martine Rémond-Gouilloud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Résumé
La CITES, convention de 1973, vise à maintenir le commerce international des espèces sauvages à des niveaux qui ne mettent pas en danger leur survie. Son texte traduit les intérêts des états signataires: le commerce de la faune et la flore sauvages, activité importante surtout pour les pays exportateurs du sud, est autorisé; son contrôle pérennise l'activité économique; les gouvernements conservent la maitrise de l'élaboration du droit. Mais la CITES a évolué sous l'impulsion des ONG, expressions d'une opinion publique des pays du nord sensibilisée aux problèmes d'environnement. L'orientation conversationniste se manifesté par l'accroissement du nombre d'espèces dont le commerce est interdit, et dont on demande aux états du sud de prendre des mesures de protection couteuses; ainsi que par l'augmentation des sanctions commerciales contre les états qui ne remplissent pas les obligations édictées, ces sanctions s'appliquant surtout aux pays du sud. Par suite, le conflit simple entre conservation et commerce laisse entrevoir une fracture plus complexe. D'une part émerge une hypothèse globalisante qui ferait de la diversité biologique mondiale un patrimoine commun de l'humanité dont les générations actuelles seraient redevables aux générations futures : vision ambitieuse et optimiste, mais qui ne reflète pas l'évolution du droit positif et comporte des risques de détournement et d'application inéquitable. D'autre part se manifeste une réaction de ''renationalisation'', définissant la vie sauvage comme une ressource nationale dont les gouvernements du sud sont comptables en priorité devant les générations actuelles, et notamment les populations locales qui subissent le cout de la conservation. La pratique de la CITES permet ici d'appréhender concrètement des concepts théoriques (utilisation et développement durables, patrimoine commun, générations futures) en les mesurant aux réalités que sont le réflexe de souveraineté et les besoins des populations du sud.