La puissance des perceptions et perceptions de puissances : le nationalisme ''vo͏̈lkisch'',ethno-culturel, et la crise de juillet 1914
Auteur / Autrice : | Thomas Lindemann |
Direction : | Jean Klein |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
La littérature sur les responsabilités et les origines du déclenchement de la première guerre mondiale est aujourd'hui tellement abondante qu'il semble hasardeux de vouloir encore éclairer un nouvel aspect de cette ''catastrophe originale'' (G. F. Kennan). Les historiens ont ramené le ''brinkmanship'' (politique au bord de l'abime) allemand pendant la crise de juillet surtout à des facteurs ''objectifs'' - les ''structures''. En revanche, peu d'attention a été accordée au rôle des mentalités belliqueuses et ''nationalistes'' dans le déclenchement du conflit. Notre travail démontre que le ''jeu de poker'' quelque peu désespéré des dirigeants allemands pendant la crise de juillet relevait moins des ''contraintes'' de la ''réalité objective'' que des ''perceptions fausses'' de celle-ci. Les complexes de menace des décideurs allemands et leur vision conflictuelle de la politique internationale s'inspiraient surtout des conceptions ''volkisch'' (l'unité organique de la nation, l'opposition ''naturelle'' entre germains, slaves et gaulois) et social-darwiniennes (la guerre en tant que moyen de sélection inéluctable, ''puissance mondiale ou déclin'', ''espace vital'', etc. ). Ces perceptions les incitèrent à développer un comportement conflictuel en déformant leur vision de la réalité et devenaient ainsi à leur tour des facteurs ''objectifs'' pour le déclenchement du conflit.