Analyse macro-économique de l'évolution de l'emploi basée sur les comportements micro-économiques : le cas du Cameroun
Auteur / Autrice : | Robert Nantchouang |
Direction : | Christian Morrisson |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
Cette thèse essaie de réconcilier les points de vue de Todaro et de Stark sur la migration dans les PVD, par l'intégration des motivations individuelles dans les comportements de groupe, et recherche les conditions de succès de la migration. Selon le premier, la décision de migrer est individuelle. La condition de succès de la migration est alors un écart de revenu ville-campagne positif. Cependant, la famille du migrant peut ne pas le soutenir financièrement pendant la période de recherche d'un emploi urbain. Selon le second, la migration est une décision prise par la famille du migrant. Une condition de succès est que le revenu urbain soit plus grand que le cout de migration. Cette inégalité peut être réalisée même lorsque le revenu rural est plus grand que le revenu urbain du migrant, si par exemple ce dernier a une contribution négligeable au produit rural. Dans un tel contexte, la migration peut être involontaire. Le migrant pourrait alors refuser de transférer des fonds a sa famille. La migration est perçue dans cette thèse comme une entente entre le migrant et sa famille, dans leurs intérêts respectifs. Le migrant espère obtenir en ville un revenu relatif plus élevé, alors que sa famille attend de lui un transfert de fonds. Cette coopération se fera avec succès si le cout de migration (c) ne dépasse pas un certain seuil c*, ou si la part des coûts supportée par le migrant (a) ne dépasse pas un seuil a*. Ces seuils sont des fonctions de plusieurs variables dont le revenu rural, le revenu urbain, la taille de la famille rurale, la répartition des coûts, ou le coût de migration. La formulation théorique ne permet pas de choisir entre les conditions (c<c*) ou (a<a*). Le choix est fait au moyen de tests de validité effectués sur un échantillon de 359 migrants observes à Yaoundé (Cameroun). Ces tests permettent de retenir le seuil a*. Une estimation par un modèle probit détermine les influences des variables explicatives sur le seuil de succès a*.