La théorie marxienne et la thermodynamique
Auteur / Autrice : | Patrice Magne |
Direction : | René Passet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
La théorie dite « marxiste » rend de manière imparfaite la richesse de l'œuvre de Marx et de Engels que nous qualifierons de théorie « marxienne ». Ce corpus théorique s'inspire et se nourrit de manière implicite et explicite des sciences de la nature. En particulier, la thermodynamique propose une vision du monde compatible avec celle proposée par Marx et Engels. Dans un premier temps, nous avons montré les connexions entre la thermodynamique et la théorie marxienne. Cette dernière s'est constituée au sein d'un paradigme thermodynamique qui a gagné l'ensemble du social au cours du 19eme siècle. L'œuvre de Marx et Engels s'est imprégnée de ce paradigme, ce qu'atteste leur correspondance soutenue dans le domaine scientifique. La thermodynamique transparait par de nombreux indices dans les écrits économiques de Marx. Les principes de conservation et de dégradation de l'énergie sont longuement étudiés par Engels dans sa dialectique de la nature et son anti-Dühring. La thermodynamique trouve une traduction concrète dans l'œuvre économique de Marx. Dans notre deuxième partie, nous analysons le concept de force de travail à la lumière du principe de conservation de l'énergie. Cette analyse nous amène à étudier l'œuvre de l'ukrainien Sergei Podolinsky qui tenta de convaincre Marx de l'utilité d'un rapprochement avec la science de l'énergie. Cette tentative fut sans suite. Une tradition éco-énergétique s'est ensuite développée. E. Sacher effectua des études eco-énergétiques qui relancèrent les idées de Podolinsky. W. Ostwald initiale monisme énergétique qui fit des émules chez les marxiste (Bogdanov et Boukharine). Cette tradition trouve ses derniers défenseurs avec Smit et Klepikov qui tentèrent, sous le règne de Lénine, d'élaborer une théorie de la fixation du salaire d'après le contenu énergétique du travail fourni. Notre troisième partie vise à montrer la correspondance entre la vision marxienne de l'évolution des sociétés et la principe d'entropie extrait du principe de dégradation de l'énergie. Notre analyse nous a permis de montrer que le sens marxien de l'histoire s'inscrit dans la philosophie l'hégélienne, dans le principe d'entropie et dans l'évolutionnisme darwinien ainsi, le matérialisme historique génère un principe d'évolution thermo-hégélien-darwinien.