Politique criminelle en matière de blanchiment : de la lutte nationale aux obstacles internationaux
Auteur / Autrice : | Sophie Pétrini-Jonquet |
Direction : | Marcel Culioli |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Nice |
Mots clés
Résumé
L'échec des politiques criminelles en matière de trafics de stupéfiants à imposer de repenser les systèmes de lutte. Cette démarche nécessaire doit prioritairement prendre en compte les retombées financières de ce type de trafics. Aussi, des politiques anti-blanchiment ont progressivement été mises en place. Tout d'abord ne concernant que le produit du trafic de stupéfiants ces politiques ont parfois été étendues au blanchiment du produit d'activités d'organisations criminelles puis au blanchiment du produit de tout crime et tout délit. De nombreux textes internationaux à l'instar de la convention de Strasbourg préconisent une telle extension et en préfigurent le contenu. Partie a cette convention, la France s'est dotée d'une politique anti-blanchiment des plus perfectionnées. Cette politique se décompose en deux volets l'un répressif, l'autre préventif. D'une part, la loi du 13 mai 1996 incrimine le blanchiment du produit de tout crime ou tout délit. Et d'autre part, la loi du 12 juillet 1990 impose aux organismes financiers un renforcement des obligations professionnelles et une coopération avec trafic aux fins de détections des opérations de blanchiment. Au niveau international, de nombreux instruments juridiques tentent de faire prendre conscience de la dangerosité du phénomène et recommandent l'adoption de législations idoines. Force est de constater l'absence de résultats tangibles. Une pléthore d'obstacles anesthésie la mise en œuvre de la lutte anti-blanchiment. La lourdeur des mécanismes de coopération internationale est pour partie responsable de cet état de fait. Aux cotes des obstacles d'ordre juridique, des obstacles d'ordre politique sont plus handicapants encore. Il s'agit notamment de la complaisance active des paradis fiscaux offrant aux blanchisseurs des législations favorisant leurs opérations mais également de la complaisance passive des états en désarroi ou des états sous influence manipules par la criminalité organisée. Jusqu'à présent, la communauté internationale par delà les déclarations d'intention, n'a pas trouvé une réponse adaptée à la question du blanchiment. En démocratie, cette incapacité chronique peut donc conduire également a s'interroger sur l'éventuelle absence d'une réelle volonté politique susceptible de garantir l'efficacité de la justice.