Auteur / Autrice : | Patrick Charrier |
Direction : | Bernard Bousquet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Nantes |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Paul Bravard |
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Bousquet, Alain Miossec | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Paul Bravard, Yannick Lageat |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Après son entrée dans le Massif armoricain, la Loire exploite un corset structural hérité des successions morpho-climatiques et inégalement comblé par une couverture alluviale quaternaire. Le trace du fleuve s'exprime entre des seuils morphostructuraux au long d'un profil irrégulier persistant toujours après l'accomplissement ultime du remblaiement. Le style fluvial contemporain, dont les caractères de tressage toujours actifs paraissent hérités, affiche pourtant un écoulement principal de plus en plus simplifié. A la diversité du style fluvial dans le profil en long, s'ajoute la complexité des formes dans le profil transversal. Cet espace est rythmé par les variations saisonnières et inter-annuelles de l'écoulement. L'intensité des niveaux d'eau entre crues et étiages, mais aussi leurs fréquences et leurs durées respectives, définissent une liquidité originale de la vallée de la Loire fluviale armoricaine. Elle est à l'origine de l'évolution de ses formes et de la sensibilité de ce milieu. L'étude de la morphologie fluviale à travers toute la bande active dégage l'expression d'une nouvelle morphogenèse où l'homme est un des acteurs. Cette métamorphose fluviale débute dès le XVIIIe siècle par la réduction de la largeur de la bande active, quasiment aboutie au milieu du siècle dernier. Toutefois, l'alluvionnement général qui a permis la mise en place du style tressé ne cesse que plus tard. L'approfondissement du lit s'amorce seulement à la fin du siècle, accéléré ensuite par l'équipement et la fixation du chenal, puis par son creusement actif. Alors les formes mêmes du profil transversal changent de nature. Les pentes s'avivent, le chenal s'impose. Ainsi, profitant de conditions morpho-climatiques favorables, l'exploitation intensive de la vallée (cultures textiles et maraichères), ensuite alliée aux besoins de la navigation a permis une progressive maîtrise des traces et des limites du fleuve. La volonté de contrôler les éléments de ce territoire, dont les limites paysagères sont pourtant mal définies, se heurte aujourd'hui à des sensibilités exacerbées. Les écoulements, dont on prévient toujours mal les débordements car difficilement quantifiables, ne s'accordent plus aux espaces délimités par des formes figées dans le milieu et dans le droit. Les risques sont réels car les enjeux des sociétés riveraines se renouvellent. Les incertitudes persistent.