Propriétaires et rentiers à Toul, de la Révolution à la fin de la Restauration : 1789-1830
Auteur / Autrice : | Jean-Paul Aubé |
Direction : | François Roth |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Nancy 2 |
Mots clés
Résumé
En 1789, l'Église est le premier propriétaire et rentier toulois. Elle possède le tiers des maisons et les deux tiers des terres de la cite épiscopale. Hors de la ville, ses possessions sont six fois plus importantes en superficie. En 1830, elle a quasi tout perdu, son clergé et ses biens. Les ventes de biens nationaux furent rapides. Elles permirent à deux à trois toulois sur dix de devenir propriétaires. Ces derniers représentaient en 1789 quatre contribuables sur dix. La concentration du sol entre les mains des plus riches s'est accentuée. Mais en 1820, plus des trois-quarts des propriétaires possèdent moins d'un hectare. En 1824 comme en 1789, les vrais rentiers vivant oisivement de leurs revenus sont rares. Il s'agit surtout de femmes seules ou de retraités. Au total, un contribuable sur dix se dit rentier. La rente de la terre reste fondamentale dans cette petite ville ou les activités agricoles font vivre directement le tiers de la population. Le vignoble est la propriété la plus prisée que se partage en 1829 le tiers des propriétaires. La disparition du siège épiscopal, des séminaires, des deux chapitres, des dix abbayes et couvents ainsi que la dispersion de leurs biens par la révolution, constituent pour Toul une rupture majeure. Davantage morcelée, la propriété s'est aussi démocratisée. Par contre, la vie quotidienne des propriétaires et rentiers toulois n'a guère changé de 1789 à 1830. La médiocrité générale des fortunes, et une vie étroitement liée à la terre, perpétuent la routine dans un cadre urbain qui reste largement médiéval à l'intérieur des remparts de Vauban. Les notables, qui habitent désormais d'anciens biens d'Église, se jalousent et se déchirent volontiers. Malgré sa fonction de sous-préfecture, le maintien d'une garnison et d'incessants mouvements migratoires, Toul, vers 1830, est toujours, comme en 1789, en situation de déclin.