Mythographie et thanatographie dans l'œuvre romanesque de Jules Barbey d'Aurévilly
Auteur / Autrice : | Pascal Noir |
Direction : | Gilles Ernst, Guy Borreli |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue et littérature françaises |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Nancy 2 |
Mots clés
Résumé
La mort est indicible, et pourtant elle se parle. Chez Barbey, elle est même un sujet mondain le récit ne pouvant représenter, essentiellement, que le mourir et l'après-mort, la narration aurevillienne dit alors la mort par le biais d'une autre représentation, celle du mythe personnel ou intratextuel. Ce sont les répétitions, oppositions, bifurcations, etc. Qui, selon une logique des différents possibles narratifs, constituent le mythe aurevillien, lequel exprime la mort. Certaines structures, métaphores obsédantes et créations personnelles traversent l'œuvre : le récit travaille l'histoire et le temps qui deviennent mythiques et thanatiques (mythe de la décollation, narration effectuée comme une décapitation). Bien qu'il y ait des procédés structuraux niant le temps (négation du récit encadré par le récit encadrant), apparait un mythe "fin de races"; le texte devient mémorial et même conte par des morts. . . La représentation de la mort ressort d'une esthétique macabre (maladie, notations physiologiques) fondée sur la décomposition dans la vie même; or, le macabre n'est pas réaliste. La mort rend beau, on veut en jouir et toute la sexualité est fondée sur la mort. Cette mythologie des sexes repose sur les transgressions qui tuent toujours dans des relations triangulaires vantant l'anéantissement et un mythe du "rêve exterminateur". La réversibilité est un mythe structural fécond dans le récit de mort, Barbey retourne des structures, schémas narratifs et crée ses propres structures mythiques et langages thanatiques, notamment en ce qui concerne le sacre. L’écriture de la mort prend place à partir de matrices se développant grâce à une écriture du mythe intratextuel, lui-même thanatique. Chainage d'images, réseaux, configurations de formes issues les unes des autres se répètent d'un texte l'autre ; il suffit de prolonger les systèmes poses, de les retourner pour s'apercevoir que Barbey dit la mort grâce à la composition, la recomposition de ses mythes personnels.