Thèse soutenue

Contribution à l'appréciation de l'impact d'une centrale électronucléaire dans une région transfrontalière en crise à travers le cas de Cattenom

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Auteur / Autrice : Alexandre Bardelli
Direction : Christiane Rolland-MayJean-Claude Bonnefont
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Metz

Mots clés

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Résumé

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Décidée début- 1976, la construction de la centrale nucléaire de Cattenom (au n-e de Thionville, près de la Moselle), entretint l'espoir d'une reconversion de l'économie régionale frappée par la crise de la sidérurgie. La centrale se situe dans le pays des trois frontières, région peu sismique. Cette contrée rurale à vocation touristique et résidentielle, est économiquement liée au bassin sidérurgique voisin, à Thionville et au Luxembourg vers lequel elle nourrit un flux croissant de travailleurs frontaliers. Sur le plan sociopolitique le choix du site (près de Thionville et de la frontalière) suscita une opposition antinucléaire et un contentieux avec la Sarre et le grand-duché (qui programmait une centrale à Remerschen), exacerbes par l'accident de Tchernobyl (26 avril 1986) et contraignant E. D. F. à respecter les normes allemandes (plus sévères) de rejets radioactifs. L'équipement couvre 750 hectares (500 ha de forêts détruits) en raison de deux lacs artificiels annexes (Mirgenbach et Vieux-pré) palliant les insuffisances hydrologiques de la Moselle. Mais il représente un risque potentiel pour l'espace transfrontalier et au-delà : en regard des conséquences de Tchernobyl, les plans de protection français (p. P. I. ), sarrois et luxembourgeois semblent inadaptés. Du point de vue socio-économique la centrale génère annuellement 260 millions de francs de recettes fiscales inégalement redistribués aux collectivités territoriales de Moselle ; elle injecte 1 milliard de francs dans l'économie locale (salaires, contrats de sous-traitance. . . ). Incapable d'attirer des activités friandes d'électricité, elle stimule les usages thermiques de celle-ci. Sa position frontalière lui vaut par contre de contribuer amplement aux 40% d'exportations françaises de courant à partir de la Lorraine