Thèse soutenue

Alliances, migrations et variabilité génétique : évolution des structures de parenté en Haut-Jura du XVIIIè siècle à nos jours

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Michel Vernay
Direction : Jean-Marie Legay
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Lyon 1
Jury : Président / Présidente : Jean-Marie Legay

Résumé

FR

L'objectif de cette etude est de retracer, a partir des mentions geographiques et des patronymes des registres d'etat civil, l'histoire genetique des communes du haut-jura au travers de l'evolution des pratiques matrimoniales (endogamie geographique, apparentement entre les conjoints. . . ), des mouvements migratoires (orientation et intensite) et de leur incidence sur les structures genetiques de 18 communes, de la fin du xviiie siecle a nos jours. L'endogamie geographique, la frequence des unions consanguines, estimee a partir du nombre des unions isonymes (i. E. Entre deux conjoints portant le meme patronyme) suivant le modele de crow et mange (1965), sont tres variables d'une commune a l'autre. L'importante divergence genetique et l'absence de cluster genetiquement homogene sont la consequence d'echanges migratoires de proximite : entre 1703 et 1972, 93,8% des alleles d'un village proviennent soit du village lui-meme soit d'un village situe a moins de 15 kilometres. Les estimations de la parente genetique predites par le modele d'imaizumi et al. (1970) sont confrontees aux valeurs observees, deduites de la repartition geographique des patronymes ou des genealogies. La convergence entre les differentes estimations souligne le role de l'eloignement geographique dans les processus de microdifferenciation genetique. Les divergences observees mettent en evidence l'impact de mecanismes specifiques comme la migration d'individus apparentes ou les migrations de retour. L'analyse de la diffusion des patronymes, sur une superficie plus vaste (175 communes), permet de confirmer la specificite geographique de la plupart d'entre eux (et de reaffirmer leur interet comme marqueurs des migrations), l'importance des structures de voisinage et le caractere genetiquement non isole (en depit d'une forte differenciation) des 18 communes.