Thèse soutenue

Histoire de la Faculté des lettres de Lille de 1887 à 1974 : les métamorphoses d'une institution universitaire française

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Auteur / Autrice : Jean-François Condette
Direction : Bernard Ménager
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Lille 3

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Transférée de Douai à Lille en octobre 1887, après une longue guerre entre les deux cités, la Faculté des lettres se retrouve au cœur d'un vrai quartier latin lillois. De 1887 a 1914, l'institution connaît une enfance bienheureuse. La Faculté met en application l'ensemble des réformes républicaines qui rénovent alors l'enseignement supérieur français. Dans la ville de Lille et la région du Nord, la Faculté s’intègre par le haut, les élites universitaires et les notables régionaux tissant un réseau serré de relations suivies. Les étudiants animent de leurs fêtes les rues de la ville. Au niveau politique, la Faculté apparaît comme un foyer de républicanisme, fidèle à Marianne mais surtout aux valeurs universelles de paix, de tolérance et de justice. La première guerre mondiale vient briser l'essor engagé. Dans une ville occupée par l'ennemi, les universitaires restés à Lille refusent de mettre la clef sous la porte. Une vie minimale s'organise, affirmant la survie de la culture française. Les années 1919-1939 sont alors une véritable recherche du temps perdu. On reconstruit dans le respect des traditions anciennes. Face à la montée des périls intérieurs et extérieurs, la Faculté apparaît comme un pole de modération au service de la paix et de la discussion entre les peuples. Avec la seconde guerre mondiale commence à un nouveau un voyage au bout de la nuit. Dans une zone longtemps interdite, la faculté survit une nouvelle fois. Face à l'occupant allemand mais aussi au régime de Vichy, le monde de la Faculté n'est pas ni un pôle actif d'engagement dans la résistance, ni un lieu important de collaboration. A chaque fois que cela est possible, la fronde intellectuelle s'organise cependant. Après la nécessaire reconstruction, les années 1945-1960 sont celles d'un développement important de l'institution. A partir de 1960 cependant, les rouages universitaires, hérités du dix-neuvième siècle entrent en état de surchauffe avec l'accroissement rapide du nombre des étudiants et des enseignants. Les événements parisiens de mai 68 enclenchent un mouvement lillois. Très vite, enseignants et étudiants mobilisés dépassent le stade de la négation. Plutôt que de changer la vie, ils œuvrent à changer l’université. Quand paraît la loi d'orientation de novembre 1968, la Faculté s'est déjà réorganisée, en toute autonomie. Pendant une année, elle est autorisée à continuer so