Thèse soutenue

Impact sur l'environnement d'un herbicide du colza d'hiver : la trifluraline

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Auteur / Autrice : Frédéric Malterre
Direction : Michel Schiavon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences agronomiques
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Vandoeuvre-les-Nancy, INPL
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire sols et environnement (Vandoeuvre-les-Nancy)

Résumé

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Le développement de la culture du colza implique un usage accru de la trifluraline, principal herbicide de cette culture en France. Cette molécule figurant sur les listes de pesticides à surveiller pour ce qui concerne la qualité des eaux, il convenait de préciser son risque d'entrainement depuis le sol vers l'eau par des expérimentations à différentes échelles complémentaires. Les caractéristiques de l'adsorption du produit sur le sol ont été déterminées à l'aide d'expérimentations en batch, la dégradation a été suivie à la fois en conditions contrôlées lors d'incubations et sous conditions naturelles par la mise en place de microlysimétres et de colonnes de sol. Ces deux derniers dispositifs ont permis d'évaluer l'influence des conditions climatiques sur le lessivage de la molécule mère, mais aussi de ses résidus de dégradation. Enfin, un suivi à l'échelle de la parcelle agricole, a permis de valider les expérimentations précédentes et de comparer la trifluraline à deux autres herbicides du colza : le tébutame et le métazachlore. Les résultats montrent que l'adsorption de la trifluraline sur le sol est très rapide, intense (Koc = 19500) et difficilement réversible. Sa dégradation, en conditions contrôlées ou naturelles est lente et conduit à la formation de 8 résidus de dégradation. Ces derniers sont entrainés de façon, préférentielle, mais, étant produits en faibles quantités et réagissant avec les horizons profonds du sol, leur entrainement au delà de 20 cm représente moins de 1 % de la dose appliquée. L’étude de plein champ confirme ces tendances, la trifluraline n'étant jamais détectée dans les eaux de drainage ou de ruissellement, malgré une demi-vie dans le sol de plus de 4 mois. En revanche, le tébutame et le métazachlore sont entrainés par les eaux de drainage et de ruissellement où leurs concentrations peuvent atteindre respectivement 389 et 3,8 microgrammes. L-¹. S’il est possible de conclure que le risque de contamination des eaux par la trifluraline est très faible, voire même nul, des compléments d'information s'avèrent nécessaires pour le tébutame et le métazachlore, pour lesquels très peu d'informations sont disponibles.