Le monastère tantrique rGyud-smad grva-tshang : ses origines, son influence au sein de l'école dge-lugs-pa, son organisation
Auteur / Autrice : | Marie-Stella Boussemart |
Direction : | bSam gtan rgyal mtshan mkhar rme'u |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études extrêmes-orientales |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Paris, INALCO |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
En 1433, rJe Shes-rab seng-ge fonda à dGa-Idan la communauté rGyud-smad grwatshang, ''à la gloire de Guhyasamāja'', plus généralement afin de perpétuer les ensseignements tantriques de son maître, rJe Tsong-kha-pa. Il la dota d'une organisation exemplaire demeurée en vigueur jusqu'à nos jours, avec une hiérarchie structurée, un mode d'enseignement spécifique et un programme d'étude défini, un cycle annuel comportant des sessions fixes qui se déroulaient au Tibet dans divers sites le plus souvent sacrés. Si l'équipement monastique est toujours réglementé, à rGyud-smad, le vocabulaire - très déférent - l'est également, ainsi que le montre le glossaire proposé en annexe. Bientôt pris pour modèle par l'ensemble des dge-lugs-pa, le collège dont l'accès, limité en nombre, est réservé à une élite, occupe une place de premier plan dans l'histoire religieuse mais aussi politique du Tibet, les biographies de ses abbés successifs en témoignent. Ainsi fournit-il aux dge-lugs-pa leurs hiérarques - les dGa'ldan-khei-pa, en alternance avec rGyud-stod institué en 1474 à son image. Plusieurs des abbés des deux collèges tantriques furent également pressentis comme tuteurs d'un jeune Dalai͏̈-Lama, et certains assurèrent la régence. Le rayonnement de rGyud-smad dépasse en fait l'aire de culture tibétaine et s'étend jusqu'en Mongolie. Mais il est désormais menacé en raison des circonstances politiques et sociales. Depuis 1959, quelques moines tentent à lHa-sa de sauvegarder, sinon leur tradition, du moins une présence symbolique. La communauté en exil, beaucoup plus nombreuse, s'est, installée à Hunsur, dans le sud de l'Inde (État du Karnataka) et assume la pérennité de l'œuvre de rJe Shes-rab seng-ge, avec fidélité en dépit des quelques adaptations imposées par la transplantation.