Pouvoir et contrôle dans les entreprises d'expertise : une approche socio-économique des organisations fondées sur le savoir : le cas du conseil en informatique
Auteur / Autrice : | Isabelle Berrebi-Hoffmann |
Direction : | Michel Crozier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Résumé
Cette thèse repose sur trois enquêtes sociologiques, en France et aux Etats-Unis, au sein d'entreprises leaders sur le marché du conseil et service informatique. Les données comptent notamment 200 entretiens semi-directifs de consultants et dirigeants et une étude des systèmes de gestion. La thèse aborde deux questions : (1) la question des modes de contrôle du travail intellectuel (2) la question du gouvernement d'organisations très décentralisées une première partie examine l'histoire de l'émergence des acteurs du conseil en organisation et en informatique, les configurations dés-intégrées adoptées (de la structure fédérale au réseau de free-lance) et les problèmes de contrôle dûs à l'autonomie des structures et des hommes. Dans les deuxième et troisième parties, à travers deux études de cas approfondies d'entreprises leader en Europe, le contrôle apparaît non-hiérarchique et horizontal (contrôle à distance). Le premier cas présente un modèle de contrôle social et politique, le second , un modèle marchand incitatif. Deux formes d'action des dirigeants sont identifiées: (1) une action par pression sociale et encadrement ''symbolique'' , (2) une action par incitation et contrainte économique. Le rôle des instances centrales est alors moins un rôle hiérarchique d'élaboration de décisions ou procédures qu'un rôle institutionnel de garant du bon fonctionnement de mécanismes d'autorégulations. La quatrième partie de la thèse engage une réflexion socio-économique plus générale. Le contrôle social apparaît comme premier, en amont des solutions habituellement envisagées dans les courants récents en théorie des organisations (autorité, contrats, incitations, culture d'entreprise, standards qualité). L'incertitude est vue comme une solution et non comme un problème, contrairement à ce que laisseraient supposer les analyses économiques récentes (a partir des concepts d'''assymétrie d'information'' et d'''opportunisme'').