La seconde session de l'AVNOJ et sa signification pour l'avenir de la Yougoslavie
Auteur / Autrice : | Čedomir Nestorović |
Direction : | Hélène Carrère d'Encausse |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique. Etudes soviétiques et est-européennes |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Mots clés
Résumé
L'AVNOJ (Antifasisticko Vece Narodnog Oslobodjenja Jugoslavije) était le conseil antifasciste de libération nationale de Yougoslavie, créé pendant la Seconde Guerre mondiale. Lors de sa seconde session, le 29 novembre 1943, ce parlement clandestin, sous l'influence directe du Parti Communiste de Yougoslavie (PCY), scelle l'unité nationale et décide que l'état d'après-guerre sera une fédération dans laquelle toutes les nations yougoslaves seront égales en droit. La pérennité de l'Etat et son organisation en tant qu'Etat fédéral, entérines lors de cette réunion, servent de base a l'édification de la Yougoslavie socialiste après-guerre. Ces décisions sont en contradiction avec le dogme communiste de l'époque, selon lequel la légitimité révolutionnaire est suffisante et il n'est nul besoin d'utiliser une autre source de légitimité. Pourquoi le PCY recherche le consensus national comme source de légitimité alors qu'il aurait du se satisfaire de la légitimité révolutionnaire, constitue l'axe principal de cette thèse. La première partie est consacrée a l'analyse de l'héritage intellectuel dans lequel baigne la réflexion du Parti communiste yougoslave de l'époque, tandis que la seconde partie étudie le rapport entre la stratégie et la tactique du PCY pendant la Seconde Guerre mondiale et les raisons qui ont pousse le parti à prendre ces décisions. La troisième partie est consacrée au détournement de sens qui s'effectue après la tenue de la seconde session de l'AVNOJ, car la dé-légitimation de la seconde session est depuis les années 1980 très forte. Enfin, la recherche du consensus national, si elle a permis le ralliement à la cause communiste, a également permis d'ouvrir la boîte de Pandore à d'autres revendications nationales de plus en plus intransigeantes. La quatrième et dernière partie porte sur les conséquences de la seconde session, caractérisées par le rejet de toute légitimité communiste de la part les dirigeants des différentes républiques yougoslaves devenues indépendantes, tout en maintenant la référence à la seconde session de l'AVNOJ et les réunions préparatrices.