Thèse soutenue

La réforme de la scolarité à Saint Cyr ou La sélection des futures élites militaires

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Manuel Guillamo
Direction : Francis Pavé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques

Résumé

FR  |  
EN

Les élites de l'armée de terre française possèdent en apparence un certain nombre des caractéristiques communes avec les élites politico-administratives. Comme ces dernières elles sont d'abord formées dans des classes préparatoires, elles sont sélectionnées ensuite sur la base d'un concours à la française, enfin elles sont issues d'une grande école prestigieuse : Saint-Cyr. Et pourtant que de différences | au nom du paradigme de l'accès des sous-officiers à l'épaulette et du mythe de l'unité et de l'unicité de l'armée de terre, la hiérarchie militaire favorise la multiplicité des origines des officiers (modèle pluraliste) et refuse seule, et à l'inverse des autres armées nationales et occidentales, la prédestination initiale des seuls Saint-Cyriens aux plus hauts postes (modèle moniste). La réforme de Saint-Cyr et déroulement de carrière ultérieur de ses élèves confirme pourtant cette prédestination puisque 90 % des généraux sont d'anciens Saint-Cyriens. L'objet de cette thèse est de démontrer d'abord, à travers une étude quantitative, comment se fabrique cette future élite au cours de leur formation initiale à Saint-Cyr, comment se situe ensuite cette école par rapport autres grandes écoles militaires nationales et occidentales et enfin comment fonctionne cette école grâce à une étude qualitative. Il s'agit dans cette dernière partie de soulever les paradoxes dans la compétition des acteurs à Saint-Cyr entre les défenseurs du modèle pluraliste et isolationniste d'une part, et les partisans de l'ouverture de l'école et du modèle moniste d'autre part. Le refus par la hiérarchie de l'armée de terre au nom de la promotion sociale, de créer un grand corps d'officiers a transformé leurs élites non en décideurs participant aux réseaux d'échanges d'informations et de services au sein de l'Etat, mais plutôt en techniciens, experts ou managers, sans réelle prise sur les grandes orientations de la défense. .