Le travail en projets : analyse des processus sociaux dans le développement de l'entreprise
Auteur / Autrice : | Sandrine Nicourd |
Direction : | Renaud Sainsaulieu |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Mots clés
Résumé
Cette recherche a pour finalité de comprendre les processus sociaux du développement de l'entreprise à travers l'analyse de projets, entendus comme situations de travail construites par un groupe centre sur une finalité précise directement liée à la croissance d'une entreprise. Une approche conceptuelle et méthodologique est élaborée pour rendre compte de ces situations évolutives. Les projets sont ainsi appréhendés en tant que processus, dans l'articulation entre les logiques d'acteurs, les modes d'organisation du travail et les régulations globales. Les propriétés sociales de tels systèmes d'interactions, centres sur l'anticipation ne peuvent être dégagées sans une analyse historique de la construction de l'entreprise sur laquelle se concentre la recherche. De nouvelles formes de projets apparaissent mettant l'expertise au coeur de la croissance de l'entreprise. Dans ces projets, les dynamiques organisationnelles et les dynamiques identitaires des acteurs sont intimement mêlées. On observe une cohérence entre les deux mouvements repéres, pour le premier à travers le registre de règles et pour le second dans l'expression des motifs d'action. Finalement l'ordre de l'action en projets doit être saisi sous la forme de processus, son évolution s'établit selon les formes des finalités de l'action. En construisant un travail de formalisation progressive des règles et des savoirs, dans une situation d'incertitudes généralisées, ces acteurs ont vécu une expérience profondément différente des situations de travail stables et répétitives. C'est l'engagement des acteurs dans ces régulations complexes et la construction du sens du projet qui mettent en jeu les valeurs au coeur de l'action. Le projet, en tant qu'expérience sociale, permet la recomposition de la cohérence identitaire des acteurs concernés dans la mise à distance à l'égard de la légitimité dominante.