Démographie et dynamique d'une population française de Vipera ursinii ursinii (Bonaparte, 1835)
Auteur / Autrice : | Jean-Pierre Baron |
Direction : | Jacques Bons |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la Terre |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Paris, EPHE |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : École pratique des hautes études. Section Sciences de la vie et de la terre (Paris) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le régime de la Vipère d'Orsini au Mont-Ventoux est pour plus de 99% constitué d'orthoptères. La taille minimale des orthoptères consommés est la même pour toutes les vipères. La période d'alimentation s'étend de la fin-juin à la fin-septembre pour tous les individus. Les immatures n'entrent en activité qu'au début de la période d'alimentation, leur période annuelle d'activité s'étend sur 3,5 mois contre 5 et 6 mois respectivement chez les femelles et les mâles adultes. Les repas sont fréquents et petits. Les femelles se nourrissent pendant la gestation. Les femelles adultes survivent mieux que les mâles. Le taux annuel de survie des immatures est élevé, du même ordre que celui des adultes. Chez les femelles, la reproduction est le plus souvent biennale ; la probabilité de survie ne dépend pas de l'état reproducteur, au contraire de la probabilité de capture. Les prises alimentaires des femelles gestantes sont souvent mises à profit pour reconstituer, au moins partiellement, les réserves consommées pour la vitellogénèse. Le nombre d'oeufs est fortement lié à la taille des femelles et la fécondité moyenne, corrigée de cette dépendance, varie significativement d'une année à l'autre sans que cela traduise une variabilité de la condition corporelle moyenne à l'ovulation. Le succès reproducteur est élevé. La masse des nouveau-nés est liée à la taille maternelle et à l'effectif de la portée, mais pas à la masse relative de la portée. Les vipères sont très sédentaires. L'espace vital individuel des adultes, estimé sur des périodes de 2 à 9 ans, couvre au plus quelques milliers de mètres carrés, sans différence significative entre sexes. Les femelles gestantes, très thermophiles, se déplacent très peu. Les immatures se dispersent dans le milieu sur de faibles distances. Il ne semble pas y avoir de tendance à l'émigration. Le taux d'accroissement de la population, calculé à partir de 6 estimations d'effectifs, indique un déclin significatif de la population. Une analyse de viabilité a mis en évidence une probabilité d'extinction sur 40 ans d'environ 60%. Le taux d'accroissement est beaucoup plus sensible aux probabilités de survie qu'aux fécondités. Le temps nécessaire pour recouvrer l'effectif de 1985 à partir de celui de 1993 dépend largement de la survie adulte et des variations annuelles de la fécondité.