Societe et pouvoir en valachie, 1602-1654 : entre la coutume et la loi
Auteur / Autrice : | CHRISTINA CODARCEA |
Direction : | Jacques Le Goff |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Résumé
Apres l'epopee breve et heroique de michel le brave (1594-1601) l'influence de l'empire ottoman devient de plus en plus forte. Le fonctionnement de deux poles de pouvoir (l'empire ottoman et la valachie) donne naissance a un regime qui a des caracteres particuliers, comme s'il s'agissait d'une double souverainete. Les documents du temps (dont l'interpretation tient compte des points de vue de l'anthropologie historique et de la sociologie) permettent de suivre la situation des principales categories sociales du pays. Les plus nombreux, les paysans, sont divises en deux: paysans libres et asservis. Les premiers sont presque absents des documents malgre leur importance numerique; leur role dans le fonctionnement du pouvoir est minime. Les paysans asservis, de plus en plus nombreux, a mesure que l'asservissement des villages progresse, sont a la base de la richesse des seigneurs locaux. Le role de l'argent apparait comme essentiel dans la lutte politique; on obtient le trone en achetant les hauts fonctionnaires de l'empire; on doit par la suite payer le tribut a la porte ottomane; on conserve le trone toujours en faisant appel a l'argent; les seigneurs eux-memes accedent au pouvoir en utilisant leur argent, et ce pouvoir sert a aggrandir leurs fortunes. - l'eglise est presente partout, egalement au point de vue religieux et economique. Les privileges qu'elle recoit font qu'elle devient l'un des plus riches proprietaires de villages, de serfs, d'esclaves tsiganes. Ces derniers, dont la presence est bien connue, ont un role economique non negligeable. L'ensemble de l'etat et meme l'ensemble du pays fonctionnent essentiellement sur l'oralite; le prince juge d'apres la coutume et non d'apres des textes ecrits. Meme les regles concernant le fonctionnement de la vie des eglises, des monasteres, ne sont pas suivies integralement, le role de la coutume etant a cet egard decisif.