Thèse soutenue

Peupler la frontière : la province de Santa Barbara (Mexique) aux XVIe et XVIIe siècles

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Auteur / Autrice : Chantal Cramaussel
Direction : Jean-Pierre Berthe
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Paris, EHESS

Résumé

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Dans le nord de la nouvelle-espagne, comme partout ailleurs en amerique, la population locale fut decimee par de graves epidemies ; a ce fleau s'ajouterent de violentes rebellions qui conduisirent a une reduction dramatique du nombre d'ouvriers indiens disponibles, dans les centres miniers notamment mais aussi dans les campagnes. Au cours du xviieme siecle les indiens locaux ainsi que les quelques tarasques et mexicains amenes par les premiers colons furent progressivement substitues partout par des travailleurs forces originaires du sinaloa, sonora et nouveau-mexique, regions distantes de plusieurs centaines de kilometres. Cependant, les liens avec la population indigene des environs furent maintenus car c'etait dans les villages indiens que les espagnols de la province de santa barbara trouvaient les aliments necessaires pour alimenter une population coloniale qui depassa 20000 habitants vers le milieu du xviieme siecle. En raison de l'eloignement de la region et du manque de main-d'oeuvre indienne disponible, et malgre l'attrait des mines, les mouvements migratoires des espagnols, peninsulaires et creoles, mais aussi des metis, vers le septentrion furent particulierement lents. Exceptionnels etaient ceux qui quittaient l'espagne ou la nouvelle-espagne pour se diriger directement vers le nord ; ils s'etablissaient presque toujours tout d'abord dans l'une des bourgades du chemin royal de l'interieur des terres. C'etait par ce chemin et par celui de topia, qui debouchait sur la cote pacifique, qu'arrivaient tous les immigrants. Tres peu de colons firent fortune et la plupart finirent par s'integrer aux grandes haciendas qui dominaient la region. . Ces haciendas appartenaient a de puissants oligarques, a la fois proprietaires de mines, de centres de raffinage d'argent, de fermes et de betail; ces derniers controlaient egalement les voies de communication ainsi que le commerce et monopolisaient toutes les charges. La province de santa barbara qui devint la plus peupleeet prospere de nouvelle-biscaye apres la decouverte des mines de parral en 1631 commenca a perdre ses habitants dans les deux dernieres decennies du xviieme siecle, au profit d'autres regions situees plus au nord. L'essor demographique dans le bassin du florido ne dura donc pas plus d'un demi siecle.