Evaluation de la toxicité des emballages plastiques destinés au contact avec les aliments à l'aide de migrats d'emballage obtenus à partir de liquides simulateurs
Auteur / Autrice : | Isabelle Leguy |
Direction : | Jean-Claude Lhuguenot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science de l’alimentation, mention Toxicologie métabolique |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Dijon |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les matériaux plastiques sont très utilises dans l'emballage alimentaire. Cependant, certains constituants de l'emballage peuvent migrer et contaminer les aliments. Afin de contrôler ce phénomène et de protéger la santé des consommateurs, de nombreux pays ont établi une règlementation. Les constituants comme les monomères et les additifs doivent figurer sur les inventaires européens afin d'être autorisés au contact alimentaire, et, pour certains d'entre eux, des limites de restriction, basées sur leur toxicité et leur intensité de migration, sont stipulées (directives 90/128/EEC et ses amendements 92/39/EEC and 93/9/EEC). Mais les effets sur la santé des produits de réactions ou de dégradations formés à partir des monomères et des additifs au cours du procédé de fabrication, ou, des impuretés des produits de base ne sont pas evalués. Aussi la recherche concernant la migration de ces substances potentiellement génotoxiques et/ou cancérogènes s'avère indispensable. De plus, les interactions (synergisme, potentialisation) entre tous les composés chimiques cédés par l'emballage ne sont pas prises en compte. Nous avons mis au point une stratégie de contrôle comprenant à la fois des méthodes physico-chimiques et biologiques. Elle consiste en une combinaison d'études de migrations simples et de criblage toxicologique rapide. Les quatre principaux types de matériaux d'emballages plastiques alimentaires - polypropylène, polyéthylène, polystyrène et poly(téréphtalate d'éthylène) - ont été étudiés. Dans un premier temps, les tests de migration des migrants non volatils ont été effectués avec les liquides simulateurs d'aliments gras - isooctane pendant 2 jours à 20°C et éthanol 95% pendant 10 jours à 40°C - selon les normes officielles (directive 93/8/EEC). Les simulants alimentaires ont été ensuite concentrés et analysés par CLHP afin d'identifier et de quantifier les antioxydants (additifs). Dans un second temps, la mutagénicité des migrats a été déterminée selon le test d’Ames ; la viabilité des bactéries a été préalablement mesurée (les effets cytotoxiques d'une substance ou d'un mélange pouvant interférer avec leurs effets génotoxiques). Les résultats sont les suivants: pour tous les matériaux d'emballages étudiés, les migrations spécifiques des antioxydants ainsi que les migrations globales sont toujours inférieures aux limites réglementaires. De plus, pour tous les migrants non volatils, aucune mutagénicité n'a été décelée avec les souches Salmonella Typhimurium TA98 et TA 100, avec et/ou sans activation métabolique. Afin de compléter ces études de génotoxicite, un autre test de mutagénicité utilisant un biosystème plus proche de l'homme que les micro-organismes et possédant un métabolisme spécifique comme le foie, pourrait être envisage. Toutefois, comme pour le test d’Ames, la cytotoxicité des migrats doit tout d'abord être évaluée. Pour cette raison, nous avons mis au point le test de cytotoxicité mesurant la vitesse de synthèse d’ARN sur la lignée cellulaire humaine hépatocytaire Hep G2. Nous avons mis au point une méthode rentable et sensible permettant de détecter rapidement les substances potentiellement mutagènes relarguées dans les aliments par les emballages plastiques. Afin de garantir la sécurité des consommateurs, nous proposons que cette stratégie de contrôle soit utilisée par les industries et les autorités réglementaires impliquées dans l'emballage plastique alimentaire