Thèse soutenue

Os incisif ou prémaxillaire (os incisivum) chez l'homme ? Controverse anatomique : Etude de morphologie évolutive

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Auteur / Autrice : Christian Vacher
Direction : Guy Vanneuville
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Médecine
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Clermont-Ferrand 1

Résumé

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La présence ou l'absence de l'os prémaxillaire chez l'homme est un sujet de controverse anatomique qui remonte à l'opposition, à travers les siècles, entre Galien qui, ayant trouvé un os prémaxillaire chez l'animal, a conclu à son existence chez l'homme et Vesale qui l'a niée. La première partie historique de ce travail montre que, de Vésale à ce jour, les auteurs ont continué à s'affronter au sujet de l'existence ou de l'absence de l'os prémaxillaire chez l'homme. Augier (1932) a retrouvé sur un embryon de 26 mm Vertex-Coccyx (ce qui correspond aux 54-55èmes jours de développement) un noyau prémaxillaire indépendant très fugace, puisqu'il fusionne avec le noyau maxillaire pour ne plus former qu'un seul noyau d'ossification à 27 mm Vertex-Coccyx. Une étude macroscopique, histologique et radiographique de l'ossification du palais n'a mis en évidence qu'un seul noyau d'ossification maxillaire à partir de 7 semaines post-conceptionnelles. Ce noyau se présente sous la forme d'une lame située latéralement au contact de la lame dentaire. Au cours de la croissance foetale, il persiste une division incomplète médiale du palais au canal incisif vers 28 semaines post conceptionnelles. C'est ce qui a pu laisser croire que le prémaxillaire persistait jusqu'à l'âge adulte. L'étude d'anatomie comparée de crânes de Mammifères a montré la présence de l'os prémaxillaire dans tous les crânes étudiés. Chez les primates, l'absence d'os prémaxillaire est propre à l'homme. Il existe, au niveau maxillaire du foetus humain, une unité faciale et un souvenir palatin de la duplicité maxillaire ancestrale. Cette particularité morphologique et évolutive (disparition du prémaxillaire) peut être considérée comme un caractère apomorphe chez l'homme.