Thèse soutenue

L'écriture romanesque de Toni Morrison

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Dorra Triki
Direction : Alain Bonora
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études nord-américaines
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Chambéry

Résumé

FR  |  
EN

Cette étude porte sur les modalités de l'écriture dans les six romans de Toni Morrison. Elle s'attache d'abord au découpage du texte et à la structure profonde comme stratégie allusive de signification, ou bien miroir des relations entre personnages, trajet plein d'énigmes et fausses pistes ou parfois la linéarité éclate et dont la fin reste ouverte. L’espace de l'homme se distingue des lieux de la femme : maison et foyer, géographie comme théâtre de la mobilité, lieux de tradition et espaces de modernité, territoires de la ville et pôles de la grande migration jalonnent les récits mais on assiste aussi au brouillage des repères. Les cadres et niveaux de la temporalité incitent à proposer une théorie du temps féminin et du temps noir vécu linéaire et temps cyclique, retour à l'origine ou dilatation du temporel, remise en mémoire à partir du présent des ressassements, personnages vivant au rythme et à l'heure de leur époque. Le nom a une grande importance comme vecteur d'identité, signe de l'appartenance au groupe enracinement dans la généalogie mais il apparait parfois comme parodie du symbolisme chrétien ou marque de l'indétermination tandis que la nomination, fonction de puissance, devient synecdoque du roman. L’étude de la narration relevé l'inégalité des narrateurs, les réflecteurs multiples, le récit polyphonique. Surtout dans jazz le narrateur à part entière prend la parole et figure les intrusions de l'artiste. Par-delà la narration se font entendre la voix du texte et la voix de l'auteur. Enfin, l'étude aborde l'expression créatrice et les métaphores de l'écriture. Les thèmes récurrents de l'''artiste manquée'' et l'expression collective de la communauté, l'envol et l'essor créateur, la pratique du conte et du chant la musique-métaphore. Soulignant le refus du cliché et l'œuvre ouverte, la conclusion débouche sur le recours assez constant à la différance et à la coexistence des sens possibles.