Thèse soutenue

L'autre des Victoriens : récits de voyageurs britanniques en Bretagne (1830-1900)

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Auteur / Autrice : Jean-Yves Le Disez
Direction : Yvon Tosser
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglaises
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Brest

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le travail porte sur un corpus constitué de vingt-quatre récits loco-descriptifs consacrés exclusivement ou quasi exclusivement à la Bretagne parus en Grande-Bretagne entre 1840 et 1895. L'accent est mis sur le texte, c'est-à-dire le discours victorien sur la Bretagne. Les ouvrages, présumés inconnus du lecteur, sont analysés individuellement tandis que leur répartition en trois grandes constellations discursives permet d'aborder la culture victorienne sous trois de ses aspects : le discours du savoir, celui du faire et celui du voir, l'une des hypothèses étant que le discours explique l'emergence de tel ou tel objet - le paysan, le menhir, l'ajonc, le talus, le marche, la femme, l'enfant, etc. - et non l'inverse. La thèse porte moins sur la Bretagne, prétexte du discours, que sur la Grande-Bretagne. Ecrite comme un voyage dans le voyage victorien en Bretagne, elle aborde divers aspects de la culture victorienne à travers l'étude du rapport du victorien à ses autres sociaux et/ou coloniaux, c'est-à-dire du discours impérialiste. Les divers tropes mis au jour montrent que le discours bourgeois et métropolitain du récit touristique vise d'abord à délégitimer le paysan et son mode de vie (et, au-delà, les périphéries sociales et/ou coloniales). L'irruption fréquente dans le récit de figures animales est apparu comme l'indice suprême de l'altérité (qui a nom ''wildness'' en anglais), comme si le désir inavoué de ce discours était de discipliner et de domestiquer le corps déchaîné de l'autre, ce que wyndham lewis, ecrivant en bretagne au debut de ce siecle, appelera ''the wild body''. Le choix de l'oxymore comme figure maîtresse du discours sur une Bretagne vue comme lieu d'abolition de désirs contradictoires apparaît dès lors comme le moyen de construire un discours qui ne se complaît dans les delices du beau, du bon et de la discipline que pour mieux dissimuler le désordre qui menace les paysages, les consciences et les biens.