Le sentiment de l'honneur dans le ''Guzmán de Alfarache'' de Mateo Alemán : recherches autour du thème de la ''honra''
Auteur / Autrice : | Danièle Urbin-Landreau |
Direction : | Michel Cavillac |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes ibériques |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le guzman de alfarache de mateo aleman, bien qu'appartenant au genre picaresque et s'inscrivant dans un courant reformateur qui preconisait deja la reconnaissance du merite individuel, est un roman qui apporte un souffle nouveau, revendicatif et ouvert aux aspirations d'une societe en evolution, celle de l'espagne de la fin du xvieme siecle et du debut du xviieme siecle. Les aventures de guzman permettent au lecteur de decouvrir les meandres d'une societe qui continue de privilegier des valeurs comme l'ascendance, l'argent, la position sociale, et meprise le pauvre, malgre sa pretention a etre une nation chretienne, noble et pure. Cette purete liee au sang et cette noblesse liee au titre deviennent des elements corruptibles dans une societe qui ne reconnait plus comme honorables que ceux qui ont les moyens d'arborer leur preeminence par un train de vie, une oisivete et une apparence en rapport avec celle-ci. L'honneur, jadis l'apanage de la noblesse, peut etre accapare par des roturiers enrichis qui s'achetent une ascendance, voire un titre, afin de faire oublier l'infamie de leurs origines qui les ecartait traditionnellement de certains benefices et autres distinctions honorifiques. Les peregrinations de guzman qui divertissent le lecteur, repondent egalement a une quete, celle d'une societe ou la vertu est reconnue et recompensee. Pour l'auteur du guzman, la ''vraie'' vertu se trouve dans l'homme, dans sa capacite a vouloir faire le bien, pour lui et pour les autres. Chaque individu a ainsi vocation a etre vertueux, et, s'il est utile au bien commun, en contribuant a sa maniere et selon les possibilites qui sont les siennes a la prosperite generale, il merite d'etre honore. C'est dans ce contexte que le guzman se comprend comme un appel au droit a l'honneur pour chaque individu, sans considerations d'origine ou d'ascendance, dans une societe ou la noblesse et la purete seraient porteuses de nouvelles valeurs, plus en rapport avec cette ''vraie'' vertu. Il est donc egalement un roman engage dans une voie de modernisation et de reformes.