Étude de l'amnésie rétrograde graduelle étendue à l'aide de méthodes invasives et non invasives chez la souris
Auteur / Autrice : | Catherine Laurent-Demir |
Direction : | Robert Jaffard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences et pharmacologie |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'etude du syndrome amnesique global chez l'homme a montre que des lesions de la formation hippocampique (fh) entrainait outre une incapacite a former de nouveaux souvenirs, une amnesie retrograde graduelle c'est-a-dire qui affecte leur passe recent mais non leur passe plus lointain. Cette observation, confirmee par l'experimentation animale suggere que les memoires anciennes seraient stockees dans d'autres regions cerebrales et en particulier dans les neocortex, la ou l'information est initialement traitee. La demonstration, par la technique lesionnelle, de l'implication transitoire de la fh dans l'evocation des souvenirs se heurte neanmoins a l'absence de possibilite de controle du role de l'hippocampe s'il avait ete fonctionnel au moment des epreuves de retention a long terme. Notre etude a montre dans un premier temps, que l'on pouvait obtenir grace a l'administration en post-apprentissage de stimulations electriques de l'hippocampe dorsal (qui induisent un dysfonctionnement transitoire de cette structure), une amnesie retrograde pour des informations de type spatial acquises dans un labyrinthe radiaire, mais egalement pour des informations relatives au contexte dans une procedure de conditionnement pavlovien. L'etendue de l'amnesie retrograde obtenue (entre 0,5 et 4,5 semaines) semblait dependre du nombre d'informations spatiales acquises successivement dans un meme contexte mais egalement du degre d'apprentissage initial. L'etude du metabolisme cerebral (methode du #1#4c-2-desoxyglucose) de souris placees en situation de retention a plus ou moins long terme (5-25 jours) a montre que la situation de retention a long terme est associee a une diminution importante de l'activite metabolique de l'hippocampe parallelement a un accroissement de cette activite dans les regions neocorticales frontales et temporales. Par ailleurs, ces modifications du metabolisme cerebral a 25 jours ne s'observent pas lorsque les conditions de restitution impliquent l'acquisition de nouvelles informations. En conclusion, l'engrammation permanente de l'experience sensorielle peut donc etre concue comme un processus dynamique de reorganisation lente (jusqu'a 4 semaines chez la souris) des substrats neuroanatomiques de la trace mnesique qui exclut a terme la participation de l'hippocampe.