L'antiquité vue dans la bande dessinée d'expression française (1945-1995) : contribution à une pédagogie de l'histoire ancienne
Auteur / Autrice : | Michel Thiébaut |
Direction : | Monique Clavel-Lévêque |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Besançon |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Monique Clavel-Lévêque, Jean-Pierre Adam, André Laronde, Pierre Lévêque, René Nouailhat |
Résumé
La bande dessinée, qui met en image l'antiquité, s'est développée après la seconde guerre mondiale. A la tradition religieuse, littéraire et scolaire, elle a d'abord emprunté ses sujets dans une perspective éducative marquée. La production est classée en récits véridiques ou en fictions, repartis en différents genres dont émergent la série Alix à caractère réaliste, et Astérix à caractère humoristique. Après 1968, avec l'assouplissement de la censure, la bande dessinée a été gagnée par l'érotisme et davantage de violence. En matière de figuration du monde antique, la bande dessinée invente peu. Les dessinateurs empruntent fondamentalement leurs modèles au XIXe qui a généré une importante production d'images, à une époque où l'école des beaux-arts avait un impact important sur le discours historique. Au XXe, cette imagerie a été proscrite de l'université, essentiellement attachée à une forme de discours plus conceptuel, fondé sur le verbe. Faute de trouver dans les livres des historiens français des images restituant le passé, les dessinateurs ont cherché d'autres modèles dans le cinéma et dans les ouvrages d'historiens anglo-saxons, plus favorables aux restitutions par l'image. En fonction de ces sources iconographiques, la bande dessinée impose une typologie des peuples de l'antiquité, identifiés d'après leur costume et leur habitat. Suivant ce mode de représentation, l'antiquité apparait surtout urbaine - le paysan n'y a pas sa place. Cette perception rejoint celle des manuels d'école primaire et secondaire, axes sur les civilisations méditerranéennes reconnues d'après une architecture somptuaire. Pour un grand nombre, cette vision fait écran à une approche plus scientifique du monde antique. Il convient donc d'en faire l'analyse critique, puis de concevoir d'autres images, plus satisfaisantes en regard des sources. Ce travail est conduit en cours d'histoire, en liaison avec des spécialistes, architectes et archéologues notamment.