Le récit de voyage de Johann Georg Fisch : un élève-prédicant suisse dans le midi à la veille de la Révolution française
Auteur / Autrice : | Richard Parisot |
Direction : | Marita Gilli |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études germaniques |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Besançon |
Mots clés
Résumé
Cette étude est consacrée au récit de voyage du suisse germanophone Johann Georg Fisch, lettrés sur le midi de la France, (briefe uber die sudlichen provinzen von frankreich. . . ), édité en 1790, après un séjour en Languedoc et en Provence, qui dure de 1786 à 1788, à la veille de la révolution française. Elle s'attache à combler une lacune - cette œuvre jamais traduite en français, n'ayant pas fait l'objet d'un travail spécifique développé -, et à montrer que Fisch se situe bien dans la tradition des voyageurs étrangers, apportant en France, à travers ses convictions ou ses croyances, toutes les idées préconçues du pasteur suisse et de l'homme des lumières. Préférant la liberté suisse au despotisme français, il tombe néanmoins parfois sous le charme du pays et de ses habitants, et s'il se livre à une critique féroce des institutions, des manifestations excessives de piété catholique, de certaines mœurs, il dépeint avec intérêt, et un grand souci du détail, les paysages, le peuple, les travaux des champs et les manufactures. Son originalité réside dans sa présentation des Cévennes, peu explorées alors par les étrangers, dans sa description des enclaves industrielles, et dans le portrait idéal qu'il brosse des protestants, zélés et travailleurs, de tout milieu. Certaines zones d'ombre du récit semblent indiquer que le voyage de Fisch a peut-être été commandité par une société économique helvétique, et que l'œuvre serait un rapport sur l'état de la France. Mais l'auteur sait introduire des touches personnelles : alors que la partie provençale correspond aux circuits obligés des voyageurs, la vision du Languedoc, encore inféodée certes au baroque ou au classicisme, parvient à se libérer de ce joug, lorsque Fisch, ne pouvant s'appuyer sur des récits de voyages antérieurs, se laisse aller à un sentiment quasi préromantique, se livrant dans les ruines a une méditation sur la fuite du temps, ou interrogeant, du haut d'un sommet cévenol, le mystère des espaces infinis.