Les nègres en politique : couleur, identités et stratégies de pouvoir en Guadeloupe au tournant du siècle
Auteur / Autrice : | Jean-Pierre Sainton |
Direction : | Jean-Luc Bonniol |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 1 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011) |
Résumé
Dans une perspective d'anthropologie historique et politique, la thèse étudie, à partir du cas guadeloupéen, comment s'est construit, durant la période post-esclavagiste (fin XIXème - début XXème), le champ politique, par l'articulation d'un système politique issu de la IIIe république et des structures sociales et culturelles existantes héritées de l'esclavage colonial. Dans une première partie, on étudie les cadres juridico-politiques et les bases socio-anthropologiques de la société guadeloupéenne a la fin du XIXe, ou l'on fait ressortir le caractère atypique de cette ''colonie républicaine'', ou l'économie coloniale naguère fondée sur le sucre s'installe dans la crise, tandis que la nouvelle citoyenneté octroyée ne parvient pas à effacer la fragmentation sociale ou les identités sociales restent fortement déterminées par les marqueurs sociaux de la couleur et de l'origine. La seconde partie retrace, dans ce contexte, l'irruption des ''nègres'' dans la vie politique, de l'émergence du premier mouvement noir socialiste de Legitimus, à partir de 1890, a son installation dans l'appareil politique ; ainsi qu'un peu plus tard (1910) l'ascension de son adversaire, Boisneuf. On étudie et compare les discours, les stratégies et les points d'appui de deux parcours qui établissent aussi bien de nouvelles relations de force entre les catégories socio-ethniques qu'une culture politique qui reste imprégnée des schèmes de la société précédente. Enfin, à partir de l'étude systématique de la presse politique et de toutes les élections (de 1892 à 1921), on établit les caractères originaux du système électoral et politique qui en résulte ou l'on recherche les logiques fonctionnelles lui ayant permis d'assurer sa reproduction et sa pérennité alors que les idéaux mobilisateurs initiaux ont vécu