Le monde antique dans l'œuvre de Léopold Sédar Senghor
Auteur / Autrice : | Akatiwa Adjambao |
Direction : | Léon Nadjo, Pierre Citti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études africaines |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Tours |
Résumé
Senghor n'a jamais connu, de la sixième à la terminale, des études gréco-latines facultatives, comme nombre d'élèves de son temps. Il a hérité d'une très solide formation en latin et en grec, commencée chez les Pères missionnaires, à N'Gasobil. Après son succès au baccalauréat en 1928, Senghor vint en France, ou il fut reçu à l'agrégation de grammaire, en 1935. Très tôt, Senghor prit conscience de sa différence d'être colonisé. Cela donnera naissance au mouvement de la négritude, dont Senghor voulut partager la paternité avec Aimé Césaire et Léon-Gontran Damas. Mais comment réussir une entreprise aussi colossale sans des bases logiques solides ? Senghor et ses amis épousèrent les courants intellectuels, moraux et philosophiques de L'antiquité, notamment le stoïcisme, qui assura la promotion doctrinaire de la négritude. C’est grâce au stoïcisme que Senghor et ses amis vont se proclamer ''nègres''. À ce titre le ''Cahier d'un retour au pays natal'' de Césaire, que Senghor cite beaucoup et où le credo, stoïcien, de la négritude est codifié, trahit la grande influence du stoïcisme sur les deux poètes. Mais la grande règle de Senghor a été de n'indiquer que rarement ses modèles, comme si le poète de Joal voulait tester la sagacité de son lecteur. En effet, on ne peut appréhender la négritude senghorienne sans s'intéresser aux mots et à l'organisation du discours de l'écrivain. Or cette étude montre en Senghor un grand rhéteur, rompu aux techniques de la rhétorique antique.