Approche psychologique et sociolinguistique de la problematique identitaire a la martinique. Le schibboleth martiniquais
Auteur / Autrice : | MICHEL LADILAS |
Direction : | Andrée Tabouret-Keller |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Université Louis Pasteur (Strasbourg) (1971-2008) |
Résumé
L'hypothese d'un etre de langage projette le chercheur au-dela de la linguistique de saussure qui analyse la langue comme objet d'etude, au-dela meme de la sociolinguistique qui etudie la langue en rapport avec la societe, et examine le langage dans une relation etroite avec le sujet, ici, le martiniquais. Celui-ci est un etre de langage et c'est son langage qui le fait reconnaitre. Ainsi sa facon de decouper, par le langage, ses realites (humaine, geographique, culturelle, politique, linguistique - celle de son pays est diglossique -), cree un ensemble d'univers langagiers qui est un agregat identificatoire. Sa prononciation propre (d'ou le schibboleth par rapport au sibboleth), son accent et ses schemes de pensee sont des marqueurs d'identite. Par ailleurs, l'analyse semantique de plusieurs phrases creoles, montre un ''fonctionnement'' identitaire particulier qui s'explique en grande partie, comme consequence d'une histoire, l'esclavage, dont les traces ne sont pas encore exorcicees. Dans le contexte post-colonial, l'element historique perdure et irradie l'identite dans ses aspects psychologiques, socio-culturel voire linguistique. Cette identite est dynamique et heterogene.