Une léproserie normande au Moyen Age : Le Prieuré de saint Nicolas d'Evreux du XIIème au XVIème siècle. Histoire et corpus des sources
Auteur / Autrice : | Bruno Tabuteau |
Direction : | Jean-Pierre Leguay |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Rouen |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L’étude de la léproserie de Saint-Nicolas d’Évreux, du 12è au 16è s. , a été suscitée par la conservation d'un appréciable fonds d'archives, dont l’édition, dans un gros corpus de sources, a favorisé une rigoureuse exploitation, et par l'existence du site et d'antiques bâtiments de la maladrerie, à la sauvegarde desquels cette étude n'aura pas été étrangère. Elle y servira en outre une investigation archéologique hautement souhaitable et le tout viendra enrichir la connaissance encore médiocre de l'histoire ébroïcienne. Cette étude de cas participe surtout, dans une perspective d'histoire générale jamais négligée et à defaut d'une synthèse normande pour l'heure prématurée, au renouvellement de la recherche sur la lèpre, les lépreux et les léproseries, qui sont un aspect remarquable de la civilisation médiévale occidentale. Des processus historiques essentiels ont pu être mis en évidence notamment: institutionnalisation, plutôt que fondation, au long d'un 12è s. D'expansion économique et démographique et d'effervescence spirituelle; corrélativement, normalisation ecclésiastique d'une plausible expérience érémitique primitive; mutation d'une fraternité du type pénitentiel manifestement, vers un prieuré-bénéfice simple avec le 14è s. ; restructuration économique au 15è s. , dans une Normandie bouleversée par la Guerre de Cent Ans; municipalisation enfin, jusqu’à la réunion de l’établissement au bureau des pauvres local en 1557, dans un vaste mouvement de réforme hospitalière à l’échelle du royaume. Il convient aussi de reconsidérer le discours historiographique traditionnel sur l'exclusion du lépreux et la fonction de la léproserie.