Action collective et construction identitaire : le cas du militantisme écologiste en France
Auteur / Autrice : | Sylvie Ollitrault |
Direction : | Érik Neveu |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Rennes 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La nébulosité de la mouvance écologiste est une constatation largement acquise et diffusée par la construction de types-idéaux, issus du travail d’enquête et d'observation participante, nous avons tenté de pénétrer cette nébuleuse dont la complexité peut faire désespérer de toute tentative d'objectivation. L'analyse se donne pour objectif de révéler l'importance du contexte social dans la construction du discours de légitimation de l’identité collective et en France en l'occurrence, par l’interprétation de l’intérêt général. Mais l'environnement n'est pas le seul facteur constitutif de l’identité, les représentations que les militants se font de leur engagement, le type de socialisation que ces acteurs ont connu contribuent à forger différentes versions de l’écologie. L'apport des approches interactionnistes nord-américaines nous permet d’éclairer les différentes branches de l’écologie. Grâce à une approche diachronique, l’étude a mis en évidence un modèle dominant que l'on peut définir comme le modèle environnementaliste/expert. C'est en croisant l'analyse de l’évolution de la « dispute » existant dans le mouvement écologiste et l'examen du renouvellement du répertoire d'action collective (dans les années 80) que nous mettons à jour l’intérêt de la structure d’opportunités pour comprendre le succès d'une version « environnementaliste/expert » sur les autres. Enfin, cette étude met en relief via ce modèle environnementaliste/expert une forme de militantisme ou l'investissement écologiste ne peut être immobilisé dans les dichotomies classiques public/privé, politique/associatif. Quand être écologiste devient une profession ou quand tout engagement se fait par rapport à cette identité écologiste, ce militantisme devient un véritable fait social total, contribue à donner un sens, une cohérence symbolique à l'ensemble du vécu individuel. En dépit des vicissitudes de l'engagement, des rétributions militantes (au sens Olsonien ) aléatoires, les militants écologistes ont bien souvent transformé leur militantisme en une « raison d’être »