Analyse économique des restrictions volontaires aux exportations
Auteur / Autrice : | Marie-Laure Cheval |
Direction : | Lionel Fontagné |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Rennes 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
En concluant une restriction volontaire aux exportations (RVE), un gouvernement, un lobby industriel ou les producteurs d'un pays exportateur s'engagent auprès d'agents privés ou publics du pays importateur a limiter leur offre d'exportation d'un bien déterminé sur le marché considéré. Pourquoi alors la RVE s'est-elle généralisée depuis les années soixante-dix, sachant que c'est la pire, ou presque, des situations en termes de bien-être pour le pays importateur; et sachant que la RVE est négociée a l'initiative du pays importateur. En présence de structures de production concurrentielles, seule la crainte de représailles rend cette restriction quantitative "volontaire". Avec des structures de production oligopolistiques, l'intérêt pour la RVE dépend de : sa restrictivité, la nature des biens restreints (complèmentaires ou substituables aux biens non restreints); la variable stratégique; les variables conjecturales antérieures et postérieures à la RVE; le nombre d'entreprises; le degré de différenciation des produits. La RVE est préferée aux protections traditionnelles car elle agit sur les variables conjecturales. Mais la préférence pour la RVE relativement aux autres barrières non tarifaires (BNT) est plus problèmatique car ces BNT modifient également les intéractions stratégiques entre les entreprises. La nature discriminatoire des RVE les rend inefficaces, donc rigoureusement indispensables, puisqu'il faut en négocier de nouvelles. En effet, primo, les anticipations de RVE sont généralement auto-réalisatrices et déprotégent les entreprises nationales : la RVE crée la situation qu'elle vise a corriger. Quand l'anticipation de RVE entraine un dumping, la procédure antidumping peut se clore par une RVE légale. Secundo, la RVE étant contournée a long terme grace a des réorganisations de l'échange, de la production et des dotations factorielles, l'extension de sa couverture, sectorielle et géographique, devient nécessaire. Un modèle d'équilibre général calculable quantifié des changements non marginaux des RVE vers la France de 1985 (décomposée en 14 secteurs). Les RVE sont pour la France sous-optimales car le bien-être francais augmente avec leur abandon, et augmente plus encore avec leur tarification : cette dernière est recherchée par l'importateur. Avec les réformes du gatt 1994, des protections égales ou des RVE plus privées risquent de se substituer aux RVE gouvernementales.