Pour une pratique de la pensée : psychologie, empirisme et pragmatisme chez William James

For a practice of the thought : psychology, empiricism and pragmatism in William James

• Auteur / Autrice : David Lapoujade
• Direction : Didier Deleule
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Philosophie
• Date : Soutenance en 1996
• Etablissement(s) : Paris 10

Résumé

La philosophie de james emprunte d'abord une voie psychologique qui decrit la conscience comme un flux de multiplicites intensives; ensuite, une voie metaphysique - "l'empirisme radical" - qui decrit le monde en termes d'"experiences pures" comme un champ d'immanence peuple d'evenements; enfin, une voie pragmatique qui propose une methode d'evaluation et de construction des idees en fonction de notre pratique. James n'est pas le theoricien de l'opportunisme economique ou politique, suivant la definition courante du terme "pragmatisme". Comment degager le lien entre ces axes distincts? il faut partir du diagnostic de james : nous n'arrivons plus a croire dans ce monde, ni a lui donner sens. Il en resulte une crise de l'action : nous n'arrivons plus a agir, sinon de maniere mecanique. James voit dans ces impossibilites une seule cause generale : nous avons perdu la confiance. Ce theme conditionne tout son travail. La psychologie presente la conscience comme un flux emotionnel de variations continues. C'est une psychologie de l'indetermine, du virtuel. Ces variations sont determinees par les montees et les chutes d'inte nsite de la conscience. On pressent que le sentiment de confiance est inseparable des variations de la conscience. La metaphysique montre que les relations peuvent s'etablir en tous sens. Elles sont construites, experimentees selon une "connaissance deambulatoire". Il n'existe aucune forme preexistante, seulement des fonctions. Ainsi les formes du sujet, de l'objet sont de simples conventions semiotiques etablies par de leur caractere operatoire. James construit alors une methode pragmatique destinee, d'une part a montrer suivant quelles regles s'etablissent ces re lations et d'autre part a evaluer les accords passes avec les signes pour augmenter notre confiance. Le pragmatisme ne prescrit aucune regle mais determine les moyens qui font croire dans ce monde, pour finalement former une communaute. Pour cela, il faut un monde ouvert qui fait appel a notre puissance creatrice.

The philosophy of james first follows a psychological path which describes consciousness as a flux of intensive multiplicity; second, a metaphysical path - "radical empiricism" - which describes the world in terms of "pure experienc e" as a field of immanence full of events; last, a pragmatical path which proposes a method of evaluation and constructi on of ideas according to our practice. James is not the thinker of economical or political opportunism, according the usual definition of the word "pragmatism". What is the link between those distinct paths? let's begin with the diagnosis of james : we can't believe in this world anymore, nor give sens to it. The consequence is a crisis in action : we can't act, but in a mechanical way. James sees in those impossibilities one single cause : we have lost confidence. This theme is the kernel of all his work. Psychology presents consciousness like an emotional flux of continuous variations. This is a psychology of indeterminate , virtual states. Those variations are determinated by the rises and the falls of intensity within the consciousness. We guess that the feeling of confidence is inseparable from the variations of consciousness. Metaphysics show that relations may run throught all directions. They are built, experienced, according to a "ambulatory " knowledge. There is no preexisting shape, only functions in the making. Thus, the shape of subject, object are only semiotical conventions supported by their efficiency. Then james built a pragmatical method, first, to exhibate the rules by which relations are established, second, to evaluate our deals with signs in order to increase our feeling of confidence. Pragmatism prescribe no rules but determine the means which make us believe in this world in order to form, at last, a community. For that, we need an open world which increase our creative power.