Thèse soutenue

Rejoindre le ciel : nature et morale dans le Zhengmeng de Zhang Zai (1020-1078)

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Auteur / Autrice : Stéphane Feuillas
Direction : François Jullien
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études indiennes et extrêmes-orientales
Date : Soutenance en 1996
Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

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Résumé

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Le travail présent a pour objet d'analyser comment s'organise le thème de l'unité du ciel et de l'homme, caractéristique du confucianisme ancien, lorsque les lettres du onzième siècle, par opposition au bouddhisme et au taoïsme, se réapproprient leur héritage. Une œuvre intitulée discipline pour les débutants sert de support à l'analyse. La thèse est organisée en trois parties précédées d'un prologue qui vise à introduire à la lecture. Zhang Zai, en effet, pour faire pièce a l'hétérodoxie dont il décrit l'hégémonie sociale, institutionnelle et intellectuelle, est conduit à mettre en place une série de stratégies discursives (pensée par couplage, pratique généralisée de la citation) pour restaurer la cohérence du corpus confucéen massivement utilisé par les bouddhistes mais tronqué. Ce cadre étant posé, une première approche s'attache à la reconstruction du thème : pour qu'en effet l'homme et le ciel puisse converger et que la morale trouve un fondement naturel, il est nécessaire de récuser d'une part à l'homme un statut séparé et de privilégier un mode de connaissance dit ''céleste'' (intuition des processus en cours) ; de ne pas réduire, d'autre part, le ciel à sa seule réalité astronomique mais de la penser au travers du YiJing comme capacités. Une seconde partie étudie plus étroitement la réalité naturelle sous son double aspect de dispositif et de fonctionnement et montre comment la transformation régulée peut constituer le modèle et le fondement de la morale : une même capacité, ''l'authenticité'' relie la nature naturante et la nature humaine. La troisième partie envisage la question du point de vue humain en reprenant, tout d'abord, le thème de la nature humaine, puis son lien avec le destin. Deux derniers chapitres sont consacrés aux méthodes pour rejoindre la spontanéité naturelle (apprentissage de la transformation et équité). La conclusion recentre les enjeux de la réflexion sur la rationalisation des processus et la détermination du changement.