Le conflit et le mal dans la Thébaïde de Stace. Violence et non-violence
Auteur / Autrice : | Sylvie Franchet d'Espèrey |
Direction : | Henri Le Bonniec |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études latines |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
C'est l'archétype du conflit qui donne son sens à la Thébaïde. Un premier conflit oppose Etéocle à Polynice: c'est un conflit interpersonnel, dont Stace met à nu les mécanismes (cf. Les analyses de R. Girard). Stace lui attribue aussi une causalité externe en la personne de Tisiphone, qui apparait comme une allégorie du conflit et du mal. Au niveau de l'imaginaire la violence du conflit voisine avec d'autres formes de violence qui trahissent chez Stace une véritable hantise de la déshumanisation. Un second conflit oppose Thèbes à Argos: par lui Jupiter entend punir les deux cites jugées coupables. En fait, la volonté de Jupiter se révèle injuste et cruelle. Face à Tisiphone et au mal, Jupiter ne représente plus le bien. Le poète laisse paraitre sa défiance et sa révolte. Les hommes de la Thébaïde sont donc appelés à résister au conflit, à la violence et au mal. Thésée renonce au droit de représailles, rétablissant l'ordre moral à la fin de l'épopée. Face à la défaillance des dieux, Stace a aussi créé des allégories, qui incarnent désormais le bien: piétas, allégorie de la non-violence et clementia, divinité des victimes.