Contribution de Gabriel Marcel à une critique de la rationalité technique, démocratique et moderne
Auteur / Autrice : | Ebunda Ndjoli |
Direction : | Alain Renaut |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Deux logiques semblent régir le monde moderne actuel : d'une part, la logique de l'avoir caractérisée par le souci de soi, l'esprit de compétition et de guerre, l'individualisme et le mépris des autres, et de l'autre, la logique de l'être ou du coesse définie par le souci de l'autre, par la fraternité et la charité. Ces deux logiques vont entrainer dans le monde actuel deux visions du monde et du politique diamétralement opposées : la vision objective ou problématique du politique et la vision ontologique ou métaproblématique. Selon la vision objective ou problématique du monde ou du politique, le monde, l'humanité entière est un non-moi. Les rapports qu'elle introduit dans la société, ce sont les rapports de force, d'exploitation, de compétition et de guerre. Selon la logique de l'être, le monde, l'humanité tout entière, c'est encore moi. L'autre, loin d'être une menace, un enfer, est d'abord ''mon frère'', mon ''prochain'', bont'onkaka, c'est-à-dire l'homme d'autrui, celui dont la responsabilité m'incombe. Contrairement à la logique de l'avoir orientée vers la possession, l'appropriation et la guerre, la logique de l'être est orientée vers la paix. Elle est cette logique qui me rappelle que ma substance est faite des autres, et que je ne puis être moi-même qu'en sortant de moi, c'est-à-dire en me libérant de la prison de mon être vers autre chose que moi-même, que l'humain et la paix ne sont possibles qu'en dépassant l'horizon étroit de l'avoir vers celui de l'être qui est toujours déjà coesse.