Thèse soutenue

Les Prières ou Méditations de S. Anselme de Contorbéry et les premiers recueils apocryphes

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Auteur / Autrice : Jean-François Cottier
Direction : Jean-Claude Fredouille
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études latines
Date : Soutenance en 1996
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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Le recueil des Prières ou Méditations de saint Anselme de Cantorbery (1109), est un témoin majeur du changement qui s'est opéré au XIe siècle dans la spiritualité de l'occident médiéval. En renouant avec les exercices spirituels antiques, et en transformant en profondeur le genre même de la prière privée, Anselme a offert à la littérature latine médiévale une œuvre couronnant sa laborieuse et féconde évolution depuis les temps carolingiens. Mais victime de son propre succès, le livret anselmien a rapidement été amplifié d'apports nouveaux, et ce dès les premières années du XIIe siècle. Aux vingt-trois textes authentiques, les copistes et les éditeurs successifs du recueil ont ajouté des dizaines de pièces d'auteurs connus, comme Raoul de Battle, Jean de Fécamp ou Aelred de Rievaulx, ou anonymes, si bien qu'au XVIIe siècle l’édition du mauriste G. Gerberon, reprise ensuite dans la patrologie latine (vol. 158), ne compte pas moins de cent onze prières et méditations. L'objet de ce travail est donc double. Il veut d'abord présenter l'histoire complexe de ce recueil, pour tenter d'en expliquer l'origine grâce à l'étude des témoins du XIIe siècle, tout en le resituant dans sa tradition littéraire. Ensuite, à partir de l'étude de plus d'une centaine de manuscrits, il propose une édition critique et une traduction des textes apocryphes du XIIe siècle. Ces derniers se situent en effet au principe même des éditions postérieures, et représentent la part la plus originale des recueils apocryphes anselmiens, dans la mesure où ils émanent des milieux monastiques anglo-normands contemporains d’Anselme. Ces textes forment ainsi un ensemble intéressant de témoins de la dévotion privée au XIIe siècle, qui n'avaient plus été édités depuis le XVIIe siècle.