Stratégies de séduction dans le théâtre cornélien : dynamisation de l'action et caractérisation problématique du héros
Auteur / Autrice : | Emmanuel Minel |
Direction : | Georges Forestier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
La thèse définit d'abord l'héroïsme cornélien comme une combinaison de la violence dramatique et oratoire du forcené et de la constance de l'amoureux; elle propose une étude caractérologique du tyran et du héros inconstant (Enée, Jason, Dom Juan, Hylas. . . ) qui dessine l'originalité de Corneille par rapport à la tradition théâtrale du premier XVIIe siècle, puis propose une typologie des séducteurs cornéliens en fonction de leur statut (simples héros, roi, prince héritier) et de l'efficacité de leur séduction. Elle étudié ensuite la dynamisation de l'intrigue matrimoniale, tant tragique que comique, et s'attache en particulier à cerner l'originalité des dénouements à mariage empêché, d'un point de vue générique et génétique. Le réalisme cornélien est envisagé sous l'angle du re-travail de l'heureux mariage de comédie, du dynamisme tragi-comique ou du motif de la sublimation précieuse. Il apparait comme celui d'un théâtre fondamentalement politique: théâtre d'un séducteur qui propose un compromis original entre désir et devoir, n'ayant de sens que dans le cadre d'une dynamique de la carrière sociale ou du service de l'état. Les comédies des années 1633-36 en particulier sont étudiées sous cet angle. La seconde partie étudie la confrontation du héros et du roi (le Cid, Horace, Cinna, Suréna) et les jeux d'identité, de statut politique caché, de promotion ou de régression (Héraclius, don Sanche, Pertharite, Sophonisbe. . . ). Elle s'attache au déplacement de la focalisation dramatique du héros vers le roi, après Cinna et Rodogune. Elle propose enfin une problématique du rapport de la tragédie cornélienne à l'histoire, avec une étude des dénouements à tombeau (Horace) ou à châtiment annonce (Suréna) et une comparaison avec les théâtres de Hardy et de Thomas Corneille.