L'univers de l'eau dans l'oeuvre romanesque de Georges Simenon
Auteur / Autrice : | Patricia Laurent-Schmeltz |
Direction : | Pierre Brunel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1997 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Georges Simenon a toujours vécu dans l'intimité de l'eau. Imprégné, pendant son enfance et son adolescence, par les ondées de la Campine, il a navigué, ensuite, sur les océans, les canaux et les rivières et établi ses domiciles successifs en bordure des lacs ou sur les rives de la mer. Il n'a pu ainsi échapper à l'obsession de l'élément hydrique qui imprègne toute sa production littéraire, quels que soient la nature des eaux et leur état, qu'elles descendent des cintres de l'en-haut ou soient assignées à résidence sur les socles de l'en-bas, qu'elles soient pures ou mêlées aux autres éléments, air, terre, feu, nuit, ou encore à d'autres substances. Par là-même, ce milieu aquatique informel apparait fréquemment comme le sujet central des intrigues et l'œuvre comme une véritable saga de l'eau qui, sous ses aspects subliminaux, va jusqu'à s'infiltrer dans l'inconscient du lecteur. La symbolique de l'élément s'exprime, dès lors, à travers ses trois antinomies, de l'opacité et de la transparence, de la souillure et de la pureté, de la mort et de la vie. Mais, par réciprocité, servis si généreusement par la fiction, les flux apportent à cette dernière décors et jeux scéniques. Ignorant, au demeurant, les particularités spatio-temporelles, l'eau a permis à l'écrivain d'appréhender ''l'homme nu'', hors le conditionnement que supposent l'enracinement dans un terroir et l'appartenance à un siècle riche en bouleversements de tous ordres.