Thèse soutenue

Le temps dans les romans de George Eliot

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Auteur / Autrice : Marielle Seichepine
Direction : Alain Jumeau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglaises
Date : Soutenance en 1996
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Je me propose, en me fondant sur les théories du philosophe Paul Ricœur, d'apporter un éclairage général sur l'aspect temporel de l'œuvre eliotienne. En fait, la romancière souscrit aux nouvelles conceptions philosophiques du début du dix-neuvième siècle, qui se caractérisent par un dynamisme mesure, et qui reposent sur la notion de continuité et de développement progressif. Le temps, parfois mythique et statique, revêt généralement un caractère organique, illustrant que Paul Ricœur nomme la "répétition du même" à travers l'évocation de l'histoire naturelle, mais aussi "historique" par la prise de conscience de l'importance de l'héritage. Au plan individuel, le temps est synonyme de nostalgie, et d'évolution ou régénération par la souffrance. En fait, George Eliot retourne constamment au passé (nostos), et privilégie la notion de mais elle tente aussi d'accélérer le temps, en appelant de ses vœux le progrès social, économique, politique et scientifique. En réalité, elle souhaite surtout décrire la vie quotidienne de ses contemporains. En ce qui concerne les personnages eliotiens, certains souffrent du décalage entre temps privé et public ou "monumental", d'autres jouissent du moment présent et ou se tournent vers l'avenir, d'autres encore privilégient le passé (liens biologiques, sociaux organiques, …). ; L'œuvre montre également que l'homme est soumis au temps (aux "récurrences du temps cosmique") ou tente de le transcender en produisant une œuvre, ou en faisant bénéficier la communauté de ses visions. Quant à la temporalité narrative, elle s'inscrit dans une certaine mesure dans la tradition, car histoire et récit se développent parallèlement devient dynamique lorsque le narrateur a recours aux discordances anachroniques et anisochroniques entre "le temps raconte" et "le temps du raconter". Ainsi, le lecteur, appelé à s'interroger sur le concept de temporalité, annonce déjà le lecteur du vingtième siècle.