La fonction critique de la sensibilité chez Descartes et Kant
Auteur / Autrice : | Christophe Bouriau |
Direction : | Jean-Luc Marion |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Notre réflexion s'inscrit dans de débat suivant : peut-on considérer Descartes comme un penseur critique? La lecture néo-kantienne de Descartes engagée par Paul Natorp à la fin du siècle dernier a été fermement rejetée par Heidegger. Faute d'avoir reconnu à la sensibilité la place décisive que Kant lui confère, Descartes doit être tenu, selon Heidegger, pour un penseur dogmatique prétendant connaitre dieu, l'âme, la nature corporelle par simples concepts. Or nous tachons de montrer 1) que même si l'on pense l'essence du criticisme à partir de la place assignée aux fonctions sensibles de connaissance, l'on peut déceler chez Descartes au moins l'esquisse de certaines thèses ''critiques'', 2) que la théorie de la méthode et la doctrine de la création des vérités éternelles autorisent à considérer Descartes comme un penseur critique, c'est-à-dire conscient des limites de la raison humaine. L'enjeu est d'établir que le rationalisme dogmatique débute en fait avec les héritiers du cartésianisme : Spinoza, Malebranche, Leibniz.