Filles, prostituées et courtisanes dans l'oeuvre de Guy de Maupassant : représentation de l'amour vénal
Auteur / Autrice : | Noëlle Benhamou |
Direction : | Philippe Hamon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littérature française et comparée (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre-Louis Rey |
Rapporteur / Rapporteuse : Colette Becker, René-Pierre Colin |
Mots clés
Résumé
Au XIXe siècle, la prostituée est partout. Elle a envahi les romans de Daudet, Flaubert, Goncourt, Huysmans et Zola. Dans l'œuvre complète de Maupassant - contes, nouvelles, romans, pièces de théâtre, poèmes, chroniques, récits de voyage -, les filles sont les personnages féminins les plus représentes. Maupassant a abordé le thème de la prostitution, sujet réaliste, la fille étant un phénomène littéraire. Les prostituées de Maupassant, agents d'un monde renversé ou les valeurs sont bouleversées, ont de grandes vertus - bonnes mères, pieuses et patriotes -, tandis que les bourgeoises les imitent et se livrent à la prostitution clandestine, conjugale ou familiale. La représentation du monde marginal des filles publiques sert surtout de repoussoir pour ridiculiser les bourgeois. La prostitution n'est plus limitée aux bas-fonds mais atteint tous les milieux. J'ai dégagé les grands traits de l'imaginaire maupassanien pour faire apparaitre la relation de Maupassant à la femme - était-il vraiment misogyne ? - et la signification profonde du personnage de la prostituée dans l'univers fantasmatique de l'auteur, en prenant appui sur la critique psychanalytique, Freud ayant été un lecteur de Maupassant. Les filles sont des créatures étranges, énigmatiques, sortes de miroirs vivants de l'homme et donc dangereuses et mortifères. Deux types de prostituées dominent les écrits maupassantiens : la blonde Venus rustique, fille de l'eau, inscrite dans le paysage, et la brune orientale, femme-animal et descendante de lilith. Personnage ambivalent et ambigu, la fille est le reflet des angoisses fin de siècle et des fantasmes de son créateur.