Spinoza : les savoirs de la nature
Auteur / Autrice : | Julieta Espinosa |
Direction : | Olivier Bloch |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Nous avons étudié la pensée de Spinoza face aux discours médicaux (Hippocrate, Van Helmont, Riolan, F. Bayle, Tamai Da Rauenna, Sydenham) ; anatomistes (Bartholin, Graaf, Harvey, Stenon, Wale) ; zoologistes (Swammerdam, Redi, Aristote) ; géologistes (Stenon) pour examiner leurs rapports réciproques. Lorsque Spinoza affirme étudier, dans les tractatus théologico-politicus, les sujets du savoir théologique, comme s'il s'agissait de données naturelles, il désigne ainsi une exigence méthodologique pour la constitution des savoirs ne relevant pas de la philosophie. L'interprétation de l'écriture ne pouvait aboutir sans une réflexion sur les discours naturalistes. Ces savoirs manifestent les modifications, les corruptions, les coupures, les pertes de leurs écrits comme le résultat des décisions prises par des hommes érigés en instructeurs des normes pour les ordonner. Cette dernière caractéristique joue un rôle d'autant plus fondamental dans la formation du savoir théologique, que Spinoza met en œuvre ce que nous avons défini comme ''une stratégie de la nomination de l'écriture''. Il utilise différentes appellations de l'écriture telles que : « volumes sacrés » (sacra volumina), « lettres sacrées » (sacrae litterae), « sacres » (« sacris »), « écriture sacrée » (sacra scriptura), « écritures » (scripturae), « Bible » (Biblia), « Ancien Testament » (Vetus Testamentum) « Nouveau Testament » (Novus Testamentum), « écrits » (scriptis) pour signifier ainsi à la fois les origines des enseignements de l'écriture en tant que textes et leur pertinence par rapport à certains contenus de l'écriture. La distribution de ces nominations répond au dessein de Spinoza de parcourir les étapes de la constitution de l'écriture sans négliger l'importance de la participation des hommes pour enseigner une certaine idée de la nature de Dieu et de ses lois.