L'armée de l'air de Vichy : 1940-1944
Auteur / Autrice : | Claude d' Abzac-Epezy |
Direction : | Maurice Vaïsse |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Résumé
Les conventions d'armistice signées en juin 1940 exigeaient la disparition de l'armée de l'air. Cependant, les affaires de mers El-Kebir et de Dakar amènent sa survie provisoire, car Hitler souhaite que les français soient en mesure de défendre leur neutralité en Afrique, face aux attaques aériennes anglaises et gaullistes. Les années 1940-1942 voient donc une remontée en puissance de cette armée, marquée par trois phases de réarmement à la suite de Montoire, des protocoles de Paris et de l'entrevue de Saint Florentin. En avril 1942, elle rassemble 80 000 hommes. Les combats avec les alliés culminent avec l'affaire de Syrie en mai-juillet 1941 et le débarquement en Afrique du nord, le 8 novembre 1942. Par la suite, les allemands et les italiens saisissent les avions français de métropole, mais l'armée de l'air ne disparait pas. Elle survit sous la forme d'une armée de défense aérienne, 17 000 hommes contrôlées par la luftwaffe, et chargés de la lutte à terre contre l'aviation alliée. À la libération, après une épuration bâclée, ces hommes s'intègrent aux forces aériennes françaises venues d’Afrique du nord et participent avec eux aux combats de la victoire. Cette étude apporte des éléments pour la compréhension des rapports militaires franco-allemands et pour l'histoire de la collaboration militaire d'état, elle permet aussi de se pencher sur les mécanismes d'adhésion à l'état français au sein des forces militaires. L'exploitation des archives du service historique de l'armée de l'air, et de plus de deux cents interviews, montre à quel point, chez la grande majorité dès l'armée de l'air, l'adhésion à la révolution nationale était très forte mais la perception de la collaboration était masquée par un discours de revanche, corroboré par quelques actions anti-allemandes, qui ont maintenu jusqu'au bout l'illusion du double jeu.