Jean de Saint-Victor : un historien au XIVe siècle
Auteur / Autrice : | Isabelle Guyot-Bachy |
Direction : | Bernard Guenée |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
L'étude du mémoriale historiarum a pour base l'examen codicologique des manuscrits. Il met en évidence l'existence de deux versions, établies successivement entre 1302 et la fin des années 1320. L'ampleur de l'entreprise indique que l'auteur a beneficié pendant une vingtaine d'années de l'assistance d'une équipe et du soutien constant de la communauté victorine qui a fait sien ce projet historiographique. L'auteur présente une véritable réflexion sur l'histoire, qui s'affirme entre la première et la seconde version. Il accorde une place non négligeable à la descriptio orbis terrarum, cadre de l'action des hommes et de l'histoire du salut. Celle-ci met l'accent sur la vocation universelle de l'Église. Mais l'histoire est aussi animée par le principe de la divisio regnorum, que le chanoine victorin présente plus particulièrement dans le tractatus introduisant la chronique qui va de César à 1322 (le texte en est edité en annexe de la thèse). Jean de Saint-Victor, dont l'identité précise reste inconnue mais dont la formation universitaire est certaine, nourrit sa reflexion aux sources du débat intellectuel des années 1280-1320. La lecture qu'il propose de l'histoire témoigne de l'effort des victorins à intégrer à leur héritage traditionnel (en particulier celui de Hugues de Saint-Victor et de l'augustinisme) l'influence desormais dominante de l'aristotélisme.