La question du sujet et l'insertion, essai sur l'expérience sociale
Auteur / Autrice : | Didier Auriol |
Direction : | Anne-Marie Guillemard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette recherche est centrée sur l'expérience sociale des bénéficiaires des politiques sociales d'insertion, construite comme un enchainement d'activités sociales définies par Max Weber. A partir de matériaux issus d'enquêtes quantitatives et qualitatives, nous constatons une évolution importante de l'expérience sociale : avant 1980, elle était organisée, pour les personnes dominées, par deux pôles, soit le pole communautaire et le pole sociétaire. Apres 1980, les pôles organisateurs de l'expérience sociale sont les pôles des appartenances, de la raison instrumentale et de la subjectivation, en référence aux thèses d’Alain Touraine. Ces trois pôles comprennent systématiquement un versant moteur qui permet à l'individu la réinterprétation de ses appartenances et de la raison instrumentale par une ''mise en œuvre'', et un versant régressif tendant à faire en sorte que l'individu veuille retrouver un état antérieur. Ces versants sont déterminés par la dynamique affective, structurelle du processus de socialisation. Quatre types idéaux de l'expérience sociale sont déterminés. Le premier est celui du renforcement des appartenances antérieures, le second est celui de l'instrumentalisation de l'organisationnel, le troisième est celui de l'assujettissement, le quatrième celui du sujet se désaliénant. La désaliénation est le fait de la ''mise en œuvre'' qui repousse au plus loin l'alimentation inhérente aux appartenances et à la raison instrumentale.