Thèse soutenue

Les masques baoulé dans la Côte-d'Ivoire centrale : (approches historique et stylistique comparées)

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Auteur / Autrice : Vincent Bouloré
Direction : Dominique Chateau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Art et archéologie
Date : Soutenance en 1996
Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les Baoulé, qui ont de nombreux masques, résultent de migrations Akan arrivées du Ghana en côte d'Ivoire vers 1700 et ayant assimile ensuite des populations autochtones, mande-sud et senoufo. Les Akan ne possèdent d'ordinaire pas de masques, contrairement à la plupart des voisins non-Akan actuels des Baoulé (Gouro, Wan, Yohouré, Senoufo) peuplant désormais avec eux la Côte-d'Ivoire centrale. Une comparaison rapide entre les mascarades Baoulé (Goll, Bonu Amuen et Ngblo) et celles des cultures voisines laisse apparaitre de multiples affinités. Cette thèse part du postulat selon lequel l'art Baoulé s'est élaboré graduellement depuis le XVIIIe siècle, après différents emprunts et influences, alors que la culture Baoulé se développait. Son enjeu consiste à essayer de comprendre, comparativement, comment et quand le style des masques Baoulé a pu fleurir, acquérir face aux autres styles de la Côte-d'Ivoire centrale une autonomie relayée par une esthétique propre. Les comparaisons s'opèrent en trois temps : des contextes artistiques, au repérage des relations existant entre les masques des Baoulé et ceux de leurs voisins, en passant par des analyses formelles. Il fallait d'abord rejeter l'affirmation ethnocentrique héritée de la colonisation, selon laquelle un style correspond à une ethnie (à une tribu), au profit d'une perception élargie (transethnique) du style plus proche de la réalité. Puis, après avoir étudié la forme des œuvres, en dégageant plusieurs styles individuels et en repérant les tendances iconographiques, diverses pistes liees aux emprunts ont ete explorées et remontées, aboutissant à une image très complexe des relations stylistiques. Les datations, le récit évolutif et la caractérisation esthétique des styles proposes en conclusion sont des points essentiels en histoire de l'art. Or, dans la Côte-d'Ivoire centrale, comme dans bien d'autres régions d’Afrique noire, l'histoire et les styles, l'histoire et les arts, sont indissolublement lies, d'où l'absolue nécessité, pour les analyser, de reconnaitre l'histoire des arts africains comme une discipline authentique et autonome, ce dernier aspect constituant l'enjeu ultime de cette recherche.